mardi 24 avril 2012

Plaidoyer pour la protection de l'ail des bois



Avril, mois de tous les espoirs d'un printemps imminent, porte aussi, pour tout ceux qui ont à coeur la protection de la si fragile flore printanière, son lot d'angoisse et de tourments. Alors que gourmands et gourmets se réjouissent de l'arrivée des premiers produits primeurs, et que les restaurateurs aiguisent leurs longs  couteaux, j'empoigne à nouveau mon bâton de pèlerin pour dire STOP à la cueillette, mais surtout à la commercialisation de l'ail des bois.

Franchement, j'ai peur. Lorsque j'apprends que depuis quelques semaines, le plus petit des bistros de quartier est en mesure de se procurer, et ce, à volonté, de l'ail des bois à des prix plus que raisonnable, oui, j'ai franchement peur. Quand je sais que depuis 2011, tous les fonds destinés à la surveillance et à l'interception des braconniers ont été coupés et que tout un chacun est en mesure de faire son petit commerce comme il l'entend, oui, vraiment, j'ai peur. Quand je constate l'amalgame que l'ont fait, au seul nom d'une mode, passagère ou non, entre produits santé, bio, sauvage et du terroir, je tremble, oui, je tremble littéralement de peur.

Qu'il vienne de l'Ontario ou du Québec, l'ail des bois est une plante fragile, à croissance si lente, que même en suivant à la lettre les règles de cueillette, fussent-elles les plus strictes, il apparait impossible à quiconque possède quelques bases en botanique (ou en mathématiques), d'assurer la survie de l'espèce. La seule différence entre les 2 provinces, c'est que le Québec à imposé un moratoire sur son commerce depuis 1995, alors que l'Ontario, pour on ne sait quelle raison, tarde encore à ce faire. Alors, l'occasion faisant le larron, les revendeurs se considèrent légitimés par l'affirmation que l'ail qu'ils vendent provient de l'Ontario, faisant la belle jambe à tous les braconniers (petits ou grands) qui eux, sont plus libres que jamais, de piger à grands coups de pelle dans les colonies d'ail des bois du Québec.

Alors, pour assurer la survie de l'espèce, il faut tout simplement refuser de manger de l'ail des bois au restaurant, peu-importe sous quelle forme il vous sera servi. Qu'il s'agisse des feuilles, du bulbe ou la plante entière, qu'il soit confit, rôti et en potage, il faut oser dire non. Vous ne mourrez pas de ne plus manger d'ail des bois et vous pourrez, en plus, ajouter ce geste aux nombreux autres que vous posez quotidiennement pour la protection de l'environnement. Oui, les guerres se gagnent, une gousse à à fois...





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