mardi 22 avril 2008
Le jour de la terre
Inspiré d'une chronique de François Cardinal, sur radio-Canada, au sujet du terrorisme jardinier, qui se veut une action pour prendre possession des terrains vagues.
Intéressante cette idée de prendre d'assaut les terrains vagues pour les transformer en potager de passage. Intéressant, mais éphémère, puisque la plupart des semis seront sauvagement envahit par la flore indigène, bien avant que leur tendres et timides cotylédons, aient le temps de croiser un premier rayon de soleil.
Amante des terrains vagues depuis ma tendre enfance, j'ai apprit à les comprendre et à les apprivoiser, sans toutefois tenter de les dompter. J'aime le chaos qu'ils imposent aux villes à grands coups de ronces mûriers, d'aubépines et de vignes vierges. Déjà toute petite, je cueillais les framboises et les mûres, mais aussi les vrilles des vignes sauvages, les choisissant fines, souples et rouges, avant de me saturer la bouche de leur sève acidulée.
Pour cette raison, je préfère de beaucoup considérer ces terres incultes pour ce qu'elles ont à offrir, sans devoir y investir d'autres efforts que celui de tendre la main et de cueillir. Ainsi, aux premières lueurs du printemps, bien avant que les pointes d'asperges apparaissent sur nos étals, je croque déjà à belles dents dans les pousses vertes et tendres d'hémérocalles, de pissenlits ou de marguerites.
En plus des petits fruits, chaque terrain vague recèle sa part de délices; que ce soit du tussilage, de l'asclépiade ou du chou-gras. Là où la plupart des gens voient un rassemblement de mauvaises herbes, je vois poindre les premières tiges des salsifis des champs. Là où le passant voit une terre à défricher, je cherche la trace d'un sentier.
En ce jour de la terre, je crois que l'essentiel est justement de considérer notre terre pour ce qu'elle nous offre et de cesser de vouloir la dominer. Semer de la laitue ou des épinards, là où le galinsoga velu explose, m'apparait, même si l'effort se veut assez louable à priori, un tantinet irréaliste.
Ni une critique, ni une croisade, seulement un clin d'oeil à la nature et à la généreuse beauté de la vie, telle qu'elle est vraiment, quand on s'y attarde un peu.
Nathalie.
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