dimanche 13 avril 2014

Faire ses semis: Petit traité (simple, simple, simple) de morphologie végétale



Vos plantules font honneur à vos bons soins et grandissent maintenant à vue d'oeil. L'air de rien, elles se dirigent tranquillement vers le jour où elles auront besoins de plus d'espace pour grandir. On appelle repiquage l'étape qui implique de transplanter les plantules, de leurs cellules de germination à un contenant plus grand, généralement de 3 ou 4 pouces. En plus de grossir le pot, ce stade implique d'utiliser un terreau plus riche, question de fournir à la plante suffisamment de nourriture pour assurer une croissance rapide et régulière du plant.


Mais avant de vous expliquer l'étape du repiquage, une courte explication de la morphologie du plant est nécessaire. Ci-haut, une plantule de poivron prête à être repiquée. De chaque côté, vous remarquerez (comme sur vos plantules d'ailleurs) 2 longues feuilles qui ne ressemblent en aucun point à celles qu'on retrouve normalement sur les poivrons. On nomme ces feuilles cotylédons et elles sont identiques d'une variété de solanacées à l'autre (tomates, poivrons, aubergines, etc.). En germant, la semence se sépare en deux (dans le cas spécifique des plantes dycotylédones) et de ces demi-sphères émergent 2 cotylédon (1 par côté). Les cotylédons sont donc les premiers signes visibles que la germination s'est produite correctement et que la plante est maintenant en formation. C'est feuilles primaires sont chargées de nutriments (protéines, lipides, sucre et azote) et ont pour rôle de nourrir le germe (l'embryon de la plante) jusqu'à ce que la plantule ait atteint un stade de croissance suffisant et commence à se nourrir elle-même par photosynthèse.

Certains préconisent de couper les cotylédons avant le repiquage, avançant que ces derniers contiennent l'énergie suffisante pour nourrir le plant pour une durée déterminée (+/- 2 semaines) alors que d'autres les laissent en place indéfiniment, arguant que tant que ces derniers sont verts, ils contiennent de l'énergie et contribuent à une meilleure croissance de la plante. Avec le temps, vidés de leurs nutriments, les cotylédons s'étioleront peu à peu, qu'on les enlèvent ou non. Deux écoles de pensée, mais trop peu de certitudes me font souligner que si on décide de les retirer, c'est toujours mieux de prodéder 1 journée avant le repiquage, question de laisser le temps à la plaie de se cicatriser. De cette façon on évite tous risques de contamination par contact avec la terre humide.

Personnellement, la seule raison pour laquelle je retire les cotylédons de mes plantules, c'est que je préconise un repiquage en profondeur et que seules les premières vraies feuilles resteront en surface, le reste de la tige étant entièrement enfoui, incluant, la plupart du temps, les cotylédons. Mais nous verrons pourquoi plus tard.

Parlant des premières vraies feuilles. Personnellement, je préfère attendre que ces dernières soient bien formées avant de procéder au repiquage (voir photo). Plus forts, je trouve que mes plants traversent mieux cette étape éprouvante qu'est la transplantation et mes pertes sont à peu près nulles, alors qu'un repiquage hâtif engendre des pertes pouvant aller jusqu'à 20%. Quand je parle de plants plus forts, on s'entends que 2 belles premières vraies feuilles et le bourgeon de 2 autres est suffisant; il s'agit encore d'une plantule!

Mais je vous entends déjà vous poser la question: Et si je laissais mes plantules encore plus longtemps dans les cellules de germination? Je répondrai que trop, c'est comme pas assez... En les transplantant dans un pot plus grand et dans un terreau plus riche (pas trop!), tout en les stressant un peu (le repiquage est un stress en soit, pas besoin d'en ajouter!), vous stimulerez la croissance du plant ainsi que la formation d'un système racinaire fourni. En laissant la plantule trop longtemps dans un milieu moins stimulant, vous perdez du temps de croissance, perte qui se répercutera malheureusement jusqu'à beaucoup plus tard dans votre saison de jardinage.

Et puis la tige? Nous en reparlerons dans le prochain billet...

La suite: Le repiquage


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