mardi 29 avril 2008

Merci Monsieur Languirand

Imaginez, un écrin de verdure en plein cœur d’un quartier industriel, à un jet de pierre de la grande ville.

Imaginez un lieu magique, riche et généreux où plus de 130 espèces botaniques cohabitent dans la plus pure harmonie.

Imaginez ce lieu en pleine féerie printanière, blottie dans cet étroit passage entre l’hiver et l’été, qui ne laisse que quelques semaines à cette vie foisonnante et éphémère pour éclater de mille feux.

Imaginez un marais, un marécage, une faune bruissante et palpitante qui s’agite dès les premières chaleurs.

Imaginez une course effrénée au rythme du soleil; force vive et bienveillante, source de vie et de pérennité.

Je connais un lieu semblable, je l’ai découvert au hasard d’une balade, il y a de cela tout juste huit ans. En 2004, des travaux intempestifs l’ont défiguré d’une large balafre, creusée à grands coups de pelle mécanique. Je me suis dressée, jetée corps et âme et j’ai gagné. Depuis lors, je tiens ce projet à bout de bras; tentant désespérément de convaincre la ville de sa nécessaire conservation. Une guerre à armes inégales; je parle patrimoine, beauté, fragilité, ils causent investissements, pieds carrés, rentabilité.

Je sais que nous sommes plusieurs à nous battre ainsi aux quatre coins du Québec, qui pour des lopins de terre, qui pour des cours d'eau, des montagnes ou même des paysages; ouvriers infatigables et pugnaces, d’un projet que nous voudrions commun avant qu’il ne soit trop tard.

Suite à votre émission d’hier, ainsi qu’à votre implication en général, je tenais à vous faire part de ma démarche, mais aussi à vous remercier d’être là, avec toute cette belle sagesse qui vous caractérise. Merci de donner une voix à tous ceux qui comme moi, travaillent à perpétuer le rêve d’une nature apprivoisée, mais non asservie. Merci de nous donner le courage de poser, jour après jour, les gestes qui feront peut-être, à force de répétition, finalement, toute la différence.


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