vendredi 18 juillet 2008

Lumineuses chanterelles

Bouquets de lumière dans la pénombre du sous-bois, les chanterelles illuminent mes beaux jours d’été. Jaunes et veloutées, entre soleil et abricot, elles jalonnent les sentiers et guident mes pas.

Tantôt amies des conifères, tantôt celles des feuillus, ce sont ces dernières que je préfère; avec leur nez de pêche et de brioche aux accents finement chlorés et leur chair abondante et grasse comme le beurre frais. Mais je ne boude pas les autres pour autant, surtout lorsque toutes petites et étincelantes, elles surgissent de la mousse verte et moelleuse, comme une cascade d’étoiles dorées, filantes et éphémères.


J’aime la chanterelle! Peut-être parce qu’elle a donné naissance à ma passion mycologique, peut-être aussi parce qu’elle évoque, encore et toujours en moi, ce souvenir vif et heureux d’un amour tendre et révolu. Mais plus que tout, j’aime la chanterelle parce qu’elle est abondante et volubile, qu’elle se laisse voir et admirer sans façons, comme une belle s'offre aux regards des passants. Et puis elle est fidèle la chanterelle et quoique sensible aux saisons, elle fini toujours par revenir, un jour ou l'autre, là où elle s'est déjà pointée le nez.

Son goût et sa texture se suffisant à eux-mêmes, nul besoin de préparations complexes pour la servir à son meilleur; un peu d’huile, un peu de beurre, une pointe d’ail, d’oignon ou d’échalote et le tour est joué. C’est un champignon passe-partout qui accompagne avec brio viandes les volailles, qui fait un malheur en omelette et qui ne donne pas sa place en soupe-crème. Aussi, je réserve les toutes petites pour les marinades et les plus grosses pour les plats cuisinés.

Sautées, elles se congèlent parfaitement et n’est pas né celui qui ferait la différence entre une poêlée fraîche et une congelée. Une fois cuit, le champignon bouge peu et la densité de sa chair la rend immuable à la cristallisation par le gel; la chanterelle devient donc une arme redoutable au spleen hivernal. Quand février s’étire et que le froid perdure, je ferme les yeux et je mords à pleines dents dans un morceau d’été, en me disant que bientôt, très bientôt, la neige, enfin, fondra sous mes pas.

Ainsi, tout au long de l’année, la chanterelle, lumineuse, étincelle le passage du temps, jalonnant mes jours d’un bonheur simple mais immense, comme la vie!


1 commentaire:

  1. Content de t'avoir trouvé :-)et bravo ! ton site est vraiment très bien fait...

    http://zic-video-montage.zikle.fr

    RépondreEffacer